28 mai 2020, il est 15 heures quand Laura apprend qu’elle passe aux rattrapages. En parallèle de ses révisions pour valider les matières où elle est défaillante, elle commence à postuler à plusieurs masters 1. Un niveau bac + 4 lui est indispensable pour réaliser son objectif professionnel. Elle souhaite devenir Juge d’instruction, un rêve d’enfant.
01 juillet 2020, elle reçoit deux refus mais ne se décourage pas, d’autant plus qu’elle est enfin titulaire d’une licence endroit. Après une vingtaine de refus, elle commence à se confronter à la dure réalité d’un avenir incertain. Il lui reste peu de réponses en attente. Son sort est désormais entre les mains des directeurs de master. Elle attend impatiemment une réponse qu’elle espère positive.
Le vide et l’absence de certitudes l’effraient et la conduisent à se poser tout un tas de question : «que faire si je n’ai pas de master 1?», «et comment atteindre mon objectif sans master 1?».Elle cherche des réponses. Très vite, elle se rend compte que l’information sur Internet est diffuse. Il n’existe que très peu de témoignages. Sur les réseaux sociaux, les étudiants indiquent parfois qu’un bon dossier est celui d’une personne qui a une moyenne générale de 14 sur 20, ce qui est loin d’être son cas.
Comme Laura, de nombreux étudiants se sentent abandonnés et victimes d’un système qui semble privilégier le monde des notes à celui du savoir-être et des compétences.
Pour tempérer l’angoisse généralisée autour de la sélection et afin d’apporter des solutions concrètes, Juristes d’Influence a souhaité délivrer sur son compte Instagram et dorénavant son site Internet des outils efficaces sur la manière de rédiger une lettre de motivation, un curriculum vitae ainsi que les règles à respecter pour réussir son entretien. Notre association a ainsi aidé près d’un millier d’étudiants. Ses interventions s’inscrivent dans un contexte bien particulier : encourager les études supérieures et déconstruire la peur de l’échec chez ces étudiants pour lesquels avoir un objectif ne suffit plus si la porte des masters leur est fermée.
Le besoin de soutien moral s’est accentué depuis la réforme de la sélection en Master. En effet, la publication du décret du 25 janvier 2017 permettant l’application de la loi du 23 décembre 2016 a déplacé la sélection d’un cran. Depuis 2020, les directeurs de master peuvent désormais sélectionner leurs étudiants entre la licence et le Master 1, et non plus entre le Master 1 et le Master 2,comme c’était le cas auparavant. L’obtention de la licence peut sonner la fin des études pour les étudiants non-sélectionnés ainsi et devenir le cimetière des rêves brisés (la plupart des concours et examens prestigieux des études de droit nécessitent l’obtention d’un bac+4, ainsi en est-il de l’examen d’entrée au CRFPA et du concours d’accès à l’ENM).

Face à ces réalités, l’étudiant doit impérativement adopter une attitude proactive et comprendre ce qu’est la sélection bien avant d’y être confronté(e).
Pour en saisir le sens, il convient de se référer à la définition qu’en donne le Dictionnaire Larousse. Sélectionner est le fait de choisir dans un ensemble les personnes qui répondent le mieux à un critère donné. De facto, ceux qui ne satisfont pas à ce critère prennent le risque d’être exclus de cet ensemble. Pour revendiquer sa place, il est alors impératif d’identifier les critères de sélection. Ce travail permettrait de vaincre la fatalité et mieux encore d’utiliser l’échec comme un moteur de réussite.
Pour y arriver, nous proposerons aux étudiants d’analyser l’ensemble des stratégies à adopter pour réussir l’épreuve de la sélection malgré la présence d’un parcours rectiligne. Nous aborderons également les plans d’action qui peuvent être mis en place dès la première ou la deuxième année de droit afin de maximiser leurs chances de réussir et d’obtenir le master de leur choix. Le projet professionnel doit désormais être pensé le plus tôt possible. L’étudiant n’a plus la possibilité d’agir de manière hasardeuse.
Chacun de ses choix doit être adapté à son objectif professionnel.
Pour vous donner un aperçu de manière générale des stratégies à mettre en œuvre avant la sélection, elles se focalisent essentiellement sur le choix des matières, les méthodes d’apprentissage et l’optimisation des notes, le réseautage, l’associatif, la construction d’une identité numérique, l’importance des stages, les concours d’éloquence, l’audace, l’environnement ainsi que la gestion du stress. Nous y reviendrons dans les prochaines publications à venir.
N’hésitez pas à nous contacter si vous avez une question
E.B.