
Solène, influenceuse de plus de 2 Millions d’abonnés sur les réseaux sociaux, et son assistante Laura ont bien voulu répondre à notre questionnaire sur le sujet du cyber-harcèlement. Pour mieux comprendre ce qu’est le cyber-harcèlement, elles ont répondu aux questions pour compléter les avis des professionnels sur le sujet. Bien qu’elles vivent ce type de harcèlement quotidiennement elles tenaient à préciser que leurs réponses ne relèvent pas de l’avis d’un professionnel.
1. Comment définissez-vous le cyber-harcèlement ?
Solène
Le cyber-harcèlement est une forme de violence qui est numérique.
Cela s’effectue via internet par le biais des réseaux sociaux, un forum, un jeu vidéo multijoueurs, un blog…
Laura
Le cyber-harcèlement est une forme de harcèlement qui utilise les moyens de communication technologique (internet, réseaux sociaux, téléphone).
Comme elles l’expliquent, le cyber-harcelement se passe sur internet et il est encore plus d’actualité aujourd’hui à l’heure grandissante du numérique, il est donc encore plus nécessaire aujourd’hui d’y faire attention.
2. Quels sont les méthodes utilisées par les cyber-harceleurs/euses?
Solène
Les propos en cause peuvent être des commentaires d’internautes, des vidéos, des montages d’images, des messages sur des forums…
C’est de l’acharnement viral.
Laura
Différentes méthodes sont utilisées comme :
– La création de faux profils.
– La diffusion de rumeurs infondées.
– L’envoi de messages d’insultes, de moqueries.
– Le piratage et détournement de compte
– La création d’un sujet de discussion, d’un groupe ou d’une page sur un réseau social à l’encontre d’un camarade de classe.
– Leak* de photos sur les réseaux sociaux sans autorisation.
*Leak=Fuite, terme couramment utilisé sur internet pour parler d’une fuite de données/informations.
Les méthodes utilisées par les cyber-harceleurs sont très diversifiées et très destructrices pour la victime, et ces méthodes ne cessent d’être de plus en plus virulentes et diverses.
3. Quels sont les moyens de défense disponibles contre le cyber-harcèlement ?
Solène
Briser le silence est le premier pas vers la solution au problème en en parlant aux parents, aux professeurs. Pour se protéger il faut :
– Préserver ses informations personnelles.
– Sécuriser son mot de passe.
– Refuser les demandes de personnes inconnues.
Pour lutter contre ce celui-ci le ministère de l’éducation nationale a mis en place un numéro d’écoute et de conseil*. Il peut aider aux retraits d’images, de propos blessants, voire de comptes.
*Si jamais vous ou un proche êtes dans cette situation n’hésitez pas à appeler le 0800 200 000
Laura
Sur les réseaux sociaux, il faut choisir avec qui on veut partager des informations personnelles (sur soi,sa famille ou ses amis) car toutes ces personnes ne sont pas forcément de « vrais amis ».
Protège tes données personnelles et ta vie privée.
Limitation d’âge.
L’entraide et la solidarité sont essentiels pour ne pas s’enfermer dans le cyber-harcèlement et que cela prenne des proportions plus graves.
Selon une étude statistique de l’IFOP en 2019, 22% des jeunes de 18 à 24 ans ont été cyber-harcelés et ¼ de cette population ont eu des répercussions dans la vie réelle. Ce chiffre est en hausse significative. il est donc impératif de savoir se défendre et lutter contre le cyber-harcèlement.
4. Quelles dispositifs pourraient être mis en place ou améliorés, pour mieux comprendre et défendre les victimes ?
Solène
Le cyber-harcèlement doit être intégré dans la politique de prévention et de lutte contre le harcèlement à l’École.
Cela doit être encore plus relayé dans les médias et les grands médias.
Qu’on libère la parole et que les dispositifs d’aide (numéros, associations, etc…) soient beaucoup plus exposés afin de savoir où se diriger en cas d’attaque.
Laura
On doit être intégré dans la politique de prévention et de lutte contre le harcèlement des actions de sensibilisation vis à vis du cyber-harcèlement à l’École, dès le collège.
Il faut que cela soit encore plus médiatisé surtout aux heures de grande écoute.
Que les médias s’intéressent aux dispositifs tels que les associations etc.., et fassent de la prévention.
En effet le cyber-harcèlement touche tout particulièrement les jeunes et de plus en comme on peut le constater grâce à l’étude menée par Audirep du 15 avril au 2 mai 2021, l’âge moyen auquel un enfant obtient son premier appareil numérique connecté à internet est de 10 ans et 79 % des parents estiment avoir besoin de soutien et d’accompagnement pour gérer le cyber-harcèlement chez les enfants.
5. Que pensez vous des organismes d’accompagnement et des autres dispositifs de soutien dont vous avez connaissance ?
Solène
Tous les organismes qui sont là pour aider les victimes, les associations etc..sont primordiales dans notre société. Heureusement qu’ils sont là.
Laura
Je trouve que c’est une très bonne chose.
Qu’il en faudrait encore plus et avec plus de force.
Qu’ils soient aussi également plus médiatisés afin que les personnes puissent savoir où aller ou téléphoner.
De nombreuses associations se mobilisent contre le cyber-harcèlement et arrivent à mettre en place des dispositifs pour soutenir les victimes.
Exemple : L’association e-enfance qui à créé l’application de soutien 3018, qui permet un accompagnement complet de la victime et lui permet de garder son anonymat.
*N’hésitez pas à télécharger l’application si vous ou un proche êtes dans une situation de harcèlement.
Après avoir répondu à ce questionnaire pouvez-vous nous parler de votre expérience par rapport au cyber-harcèlement en tant qu’influenceuse sur les réseaux sociaux ?
Dès que je me suis lancé sur les réseaux sociaux on a directement essayé de casser mon image pour me faire perdre la face, me faire sentir incapable et illégitime. Et ça dure encore aujourd’hui, plus besoin de vous le rappeler mais là réussite attise la colère et la convoitise de ceux qui considère que celle ci n’est pas légitime. Les réseaux sociaux c’est beaucoup de faux, faux-amis, faux-comptes, fausses-rumeurs, etc…
Pour moi aujourd’hui c’est compliqué de faire confiance sur les réseaux mais grâce aux recul que j’ai pris sur mes expériences que je sais prendre mes distances, alors qu’un simple utilisateur n’a pas forcément cette capacité de remettre en question tout ce qui l’entoure sur les réseaux.
Aujourd’hui le cyber-harcèlement est de plus en plus considéré par la justice et de plus en plus de dispositifs sont mis en place. Mais ça n’est toujours pas assez, même si on me déteste une grande partie m’apprécie et ont fais ce que je suis aujourd’hui mais un utilisateur lambda qui n’a pas de réputation et une communauté pour se défendre ne peux pas s’en sortir seul c’est pour ça qu’on doit de plus en plus se mobiliser pour le gérer.
Mathias Coudoux.