La réforme des masters expliquée par le Recteur délégué Khaled BOUADBALLAH


La réforme des masters vise à faciliter le processus de candidature et d’admission des étudiants en centralisant les demandes et en instaurant un calendrier uniforme, offrant ainsi une plus grande transparence et une meilleure gestion des places disponibles.

Propos recueillis par Julia DEFLANDRE

Présentation et Parcours


Khaled Bouabdallah est le recteur délégué de la région académique Occitanie depuis 2020. Docteur en sciences économiques, il a occupé des postes de maître de conférences et de professeur à différentes universités. Il a également été président de l’université de Saint-Étienne et de l’Université de Lyon. Sa nomination en tant que recteur délégué fait suite à un décret de novembre 2019 qui renforce le rôle des recteurs de région académique. Son rôle principal est d’être le point de contact privilégié pour les institutions académiques et de recherche de la région.

1. En quoi consiste la réforme des Masters ?

Il ne s’agit pas réellement d’une réforme mais plutôt de la mise en place d’une nouvelle plateforme, appelée “Mon master”, qui simplifiera le processus de candidature pour l’entrée en première année de master. Cette initiative ne constitue pas une réforme majeure des masters en tant que tels.

Avec cette nouvelle plateforme, les étudiants pourront soumettre un seul dossier de candidature pour l’ensemble des établissements. De plus, un calendrier national uniforme sera mis en place, ce qui garantira une meilleure cohérence dans les démarches de candidature. Les réponses aux candidatures seront communiquées avant le 21 juillet chaque année.

Il est important de noter que le Master est un diplôme national décerné par des établissements agréés par l’État. Il convient de ne pas le confondre avec les “mastères spécialisés” ou les “mastaires”, qui sont délivrés et reconnus uniquement par certains établissements.

2. Dans combien de Masters est-il possible de candidater ?

Chaque étudiant a la possibilité de postuler jusqu’à 15 fois pour des masters sans option d’alternance, et également 15 fois pour des masters avec option d’alternance, soit un total d’environ 30 candidatures, parmi les plus de 4000 masters disponibles en France. Les candidatures seront comptabilisées par mention, ce qui signifie qu’un candidat pourra soumettre sa candidature à plusieurs parcours au sein d’une même mention. Par exemple, un candidat pourra postuler au master mention “droit public” de l’université de Paris, pour un, deux ou trois des parcours proposés : droit public général, administration des collectivités territoriales, droit du développement durable.

Il est important de souligner aux étudiants que leur choix de master doit être en adéquation avec la mention de leur licence (qui compte 45 mentions différentes). Prenons l’exemple précédent, seuls les étudiants titulaires d’une licence en droit ou en science politique pourraient normalement postuler à un master relevant de la mention “droit public”.

3. Pouvons-nous candidater plusieurs fois dans une même université mais pour des parcours différents ? Y a-t-il un nombre de masters maximum par université dans lesquels nous pouvons candidater ?

En effet, les candidatures multiples seront autorisées, adoptant ainsi un système similaire à celui de Parcoursup. Les étudiants auront la possibilité de postuler à 15 masters en formation initiale et à 15 masters en alternance, soit un total de 30 masters. Le décompte des candidatures sera effectué par mention. Ainsi, si un étudiant décide de se porter candidat à plusieurs parcours proposés au sein d’une même mention de master, cela ne sera considéré que comme une seule candidature.

4. Quels sont les principaux critères de sélection afin d’accéder à un Master ? Les activités extra universitaires sont-elles valorisées ?


Les établissements bénéficient d’une autonomie pédagogique pour établir les critères d’admission dans leurs masters respectifs. C’est au sein des commissions pédagogiques de chaque établissement que les candidatures soumises sur la plateforme sont examinées. Les activités extra-universitaires ainsi que les expériences en lien avec le domaine du master sollicité ou les compétences requises pourront être considérées lors de l’évaluation.

5. Selon vous, quels sont les avantages et inconvénients de cette nouvelle réforme ?

Je tiens à souligner qu’il ne s’agit pas d’une réforme, mais plutôt d’une amélioration visant à simplifier et à rendre plus transparente l’admission en master. Je ne vois que des avantages à cette initiative. Auparavant, les calendriers de candidature dans les masters étaient disparates, mais désormais ils sont harmonisés. Grâce à cette plateforme, les étudiants ne perdront plus de chances de postuler par manque d’information. Elle sera simple, accessible, fluide et surtout accélérera le processus. Ainsi, tous les étudiants sauront avant la fin juillet dans quel master ils ont été acceptés.

6. Êtes-vous favorable à cette sélection ?

À l’échelle nationale, le nombre de places en master est théoriquement suffisant pour répondre aux demandes des diplômés de licence. Le droit à la poursuite d’études garantit que les étudiants trouvent un parcours de formation adapté. Cependant, une sélection est nécessaire étant donné que ces formations sont très axées sur la professionnalisation, et la qualité de l’insertion professionnelle revêt une grande importance. C’est pourquoi le choix du master est crucial et doit résulter d’une réflexion approfondie sur le projet professionnel de l’étudiant.

7. Sur quelle période se déroulera la sélection ?

Le processus de candidature commence le 1er février 2023 avec l’ouverture de la plateforme “monmaster.gouv.fr”. Voici les étapes clés du calendrier :

  • Du 21 février au 16 mars : Les établissements configurent leurs formations sur la plateforme.
  • Du 22 mars au 18 avril : La plateforme passe en mode de candidature, permettant aux étudiants de soumettre leurs candidatures.
  • Du 24 avril au 16 juin : Les commissions d’examen des candidatures évaluent les dossiers. Elles ont la possibilité de contacter rapidement les candidats acceptés pour les formations en apprentissage.
  • 16 juin : Date limite pour saisir les classements des candidats retenus pour les formations initiales et en apprentissage.
  • Du 23 juin au 21 juillet : Phase d’admission pour les formations hors apprentissage. Les candidats doivent répondre dans les délais suivants : les propositions reçues le 23 juin nécessitent une réponse du candidat dans les 3 jours, celles reçues le 24 juin nécessitent une réponse dans les 2 jours, et celles reçues à partir du 25 juin nécessitent une réponse dans la journée.
  • 22 juillet 2023 : Les candidats qui n’ont reçu que des vœux en attente sans aucune proposition d’admission peuvent contacter les rectorats pour obtenir de l’aide.

Ces étapes du calendrier permettent d’organiser de manière efficace le processus de candidature et d’admission en master.

8. Que doit faire l’étudiant qui se retrouvera sans admission ?


Les candidats qui n’auront pas reçu de proposition d’admission auront la possibilité de se tourner vers le rectorat pour bénéficier d’un accompagnement personnalisé en lien avec leur projet de poursuite d’études. Cette démarche vise à offrir un soutien individualisé aux étudiants dans leur recherche de solutions adaptées. De plus, les étudiants pourront également bénéficier d’un accompagnement supplémentaire grâce au service commun universitaire d’information et d’orientation de leur établissement. Ces services seront là pour répondre aux interrogations, fournir des conseils et aider les étudiants à explorer différentes possibilités en fonction de leurs aspirations et de leurs parcours académiques. L’objectif est de veiller à ce que chaque candidat dispose de ressources et d’accompagnement pour prendre des décisions éclairées et trouver la meilleure voie pour leur projet d’études supérieures.

Publié par Juristes D'avenir

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